LES CANCERS DU CÔLON

 

Très insidieux, le cancer du côlon et de son prolongement rectal ne se manifeste longtemps que par des saignements dans les selles. Ces hémorragies restent souvent ignorées car trop discrètes pour alerter le malade. D’autres fois, lorsqu’elles sont suffisamment importantes pour être découvertes, elles sont prises à tort pour de banals saignements hémorroïdaires .

 

ð Quels sont les risques de voir se développer un cancer du côlon ?

Le cancer colo-rectal est le plus fréquent de tous les cancers en France et un des plus meurtriers.

Sa fréquence augmente notablement à partir de 50 ans.

35.000 nouveaux cas par an (1/3 rectum, 2/3 côlon).

16.000 décès par an.

Survie à 5 ans pour 41 % des cas seulement.

ð Risque de survenue :

3,5 % de la population française risque d’être atteint d’un cancer colo-rectal avant l’âge de 75 ans.

Le point de départ du cancer du côlon est, dans 70 % des cas, un polype intestinal bénin qui dégénère. A 65 ans, 1/3 de la population est porteuse d’un polype bénin.

ð Risque aggravé :

le risque de survenue est multiplié par 3 ou 4 quand il existe des antécédents familiaux de cancer colo-rectal ou des antécédents de maladie inflammatoire chronique de l’intestin.

ð La prévention primaire du cancer colique est possible

Deux facteurs jouent un rôle indiscutable :

Une alimentation riche en légumes. Les fibres végétales effectuent un « balayage » régulier de la muqueuse intestinale,

L’aspirine et les médicaments anti-inflammatoires (du type Voltarène par exemple), auraient un effet bénéfique et protecteur en bloquant le développement des polypes.

 

ð Le dépistage du cancer colique est possible

Dépistage collectif : Hemoccult II, qui permet de mettre en évidence des saignements occultes dans les selles, dépiste le cancer colique 1 fois sur 3.

Ce test, répété tous les deux ans pendant 10 ans, sur une population âgée de 45 à
74 ans, permet de diminuer la mortalité par cancer colique de 15 à 18 %.

 

Dépistage individuel : la coloscopie est l’examen de référence.

Elle permet, de visualiser les lésions, d’effectuer des biopsies et d’enlever les polypes. La sensibilité et la spécificité de cet examen sont bien supérieures à la radiographie par lavement baryté.

Une première coloscopie de dépistage doit être effectuée avant 60 ans, puis un examen tous les 5 ou 10 ans sera suffisant. La surveillance sera bien entendu plus stricte en cas de risque aggravé ou de risque majeur.

 

ð Traitement

Le traitement chirurgical peut être localisé à la zone tumorale lorsque celle-ci n’est pas trop étendue. Si les lésions sont trop étendues, l’amputation d’un segment intestinal important obligera l’installation d’un anus artificiel s’ouvrant à la paroi abdominale.

 

La chimiothérapie n’est qu’adjuvante et elle est entreprise après l’acte chirurgical. Indiquée dans les formes évoluées du cancer (stade III de la classification de Dukes), ce traitement prolonge globalement la survie de 10 à 15 %.

 

En cas de métastase(s) hépatique(s), l’ablation chirurgicale des nodules métastatiques, associée à la chimiothérapie, est indiquée car cette intervention permet, dans 15 à 25 % des cas, une survie prolongée de 5 ans, avec un relatif confort.