LA MENOPAUSE
et le traitement hormonal
substitutif
Le traitement hormonal substitutif ne propose pas aux femmes de les faire rajeunir : il leur évite de vieillir prématurément…
En France, le traitement hormonal substitutif (THS) n’est actuellement prescrit qu’à environ 1,5 million de femmes, soit 10 % seulement des femmes ménopausées. Ce traitement devrait bénéficier à une bien plus large majorité d’entre elles.
Le THS constitue en effet non seulement un moyen de lutter contre les inconvénients du vieillissement, mais il réalise aussi une prévention efficace de complications invalidantes, notamment l’ostéoporose et les maladies cardio-vasculaires.
Le traitement doit commencer dès la ménopause et se poursuivre pendant au moins la dizaine d’années qui suit l’arrêt des menstruations.
Non traités, les phénomènes ménopausiques entraînent les désagréments bien connus des femmes de cet âge : tension abdominale, tension et douleurs mammaires, bouffées de chaleur, troubles mictionnels, irritabilité, asthénie, troubles du caractère… D’autres changements apparaissent, notamment des nodules mammaires et des fibromes utérins, qu’il faut surveiller attentivement.
La préménopause est marquée par le tarissement progressif de la sécrétion par les ovaires de l’hormone PROGESTERONE. Son traitement consiste donc à suppléer cette carence en administrant des hormones équivalentes :
soit la progestérone naturelle (ou dérivés proches) : DUPHASTON, UTROGESTAN…
soit des progestatifs de synthèse : LUTERAN, COLPRONE, LUTIONEX, LUTENYL…
soit des progestatifs norstéroïdiens : NORLUTEN, ORGAMETRIL, PRIMOLUT…
La ménopause installée, est due au tarissement surajouté de la sécrétion par les ovaires de l’hormone OESTROGENE. Le traitement se complète alors par une bi-thérapie hormonale oestro-progestative. Les oestrogènes sont administrés soit sous forme de comprimés (PROGYNA, PREMARIN…) soit, le plus souvent car mieux tolérés, sous forme de gel (OESTROGEL) ou de patch (MENOREST, SISTEN, ESTRADERM…).
Situations cliniques particulières pouvant constituer une contre-indication au THS
Les éléments proposés dans ce tableau sont issus d’une plaquette du Docteur Henri Rozenbaum (novembre 1993) et de divers travaux d’auteurs anglo-américains.
SITUATIONS |
COMMENTAIRES |
1- CANCERS |
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1- Cancer du SEIN – Antécédents personnels |
Contre-indication absolue. |
2- Cancer du SEIN – Antécédents familiaux |
Contre-indication relative. |
3- Cancer du COL de l’UTERUS |
Contre-indication limitée aux adénocarcinomes endocervicaux (10% des cancers du col). |
4- Cancer du CORPS de l’UTERUS |
La contre-indication est classique. |
5- Cancer de l’OVAIRE |
La contre-indication est classique. |
6- Cancers non gynécologiques |
Les cancers réputés non hormono-dépendants ne constituent pas une contre-indication au THS. |
2- Pathol. GYNECOLOGIQUE |
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1- Fibrome ou polype utérin |
Contre-indiqué en principe. |
2- Endométriose |
Déconseillé. |
3- Hyperplasie de l’endomètre |
Contre-indication relative. |
4- Hyper prolactinémie |
Contre-indication si adénome hypophysaire . |
5- Affections bénignes du sein |
Contre-indication relative . |
3- Affections METABOLIQUES |
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1- Diabète |
Contre-indication pour les oestrogènes de synthèse . |
2- Pathologie des graisses (excès de cholestérol) |
Contre-indication relative . |
3- Affections hépatiques |
De nombreuses affections hépatiques sont susceptibles de s’aggraver sous hormonothérapie. Contre-indication formelle en cas de fumeur hépatique ou de lésions vasculaires hépatiques (rares). |
4- Obésité |
C’est une contre-indication très discutable. |
4- Affections CARDIO-VASCULAIRES |
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1- Hypertension artérielle (HTA) |
Pas de contre-indication au THS. |
2- Accident vasculaire cérébral (AVC) |
Contre-indication de principe au THS. |
3- Cardiopathie |
Contre-indication absolue pour le THS par voie orale. L’apport par voie cutanée a modifié cette position thérapeutique. |
4- Pathologie veineuse |
Contre-indication classique au THS. |
5- DIVERS |
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1- Insuffisance rénale |
La déficience du rein modifie la biodisponibilité de toutes les molécules médicamenteuses, y compris celles du THS. |
2- Ménopause ancienne |
Ce n’est pas une contre-indication pour le THS. |
3- Connectivites |
Le lupus reste une contre-indication absolue. |
4- Porphyries |
Maladies de l’hémoglobine qui contre-indiquent le THS. |
5- Tabagisme |
Pas de contre-indication pour un THS. Le tabagisme accélère de 1 an et demi l’apparition de la ménopause… |
CONCLUSION
Les contre-indications ne sont que des repères indispensables pour une thérapeutique sécurisée. Il faut savoir relativiser certains interdits qui relèvent plus d’habitudes que d’arguments médicalement validés. Chaque cas mérite réflexion et discussion, avec une évaluation du rapport risque / avantage. Bien informée, la femme prendra sa décision en toute liberté et en pleine responsabilité.
Au médecin de savoir convaincre sa patiente que le THS est une chance offerte pour une vie plus épanouie.