10 questions sur le sida

Le préservatif est plus que jamais d'actualité: on ne guérit pas du sida. Si la "catastrophe épidémique" des années quatre-vingt est dépassée, les progrès thérapeutiques génèrent un certain laisser-aller présageant d'une nouvelle vague épidémique.



1. Que signifie "séropositivité"?
Le diagnostic d'une contamination se fait grâce à une analyse de sang. Un patient est "séropositif"' s'il est conta­miné et "séronégatif"' s'il ne l'est pas. Ce terme qui, auparavant, concernait toutes les maladies, est devenu plus spécifique du sida. Être séropositif ne signifie pas être malade du sida; la maladie se déclare plusieurs mois ou années après la contamination. Mais tout séropositif est contaminant. Seul le dépistage par une analyse de sang per­met de savoir si l'on est contaminé. Il peut se faire dans un laboratoire d'ana­lyses médicales, sur ordonnance ou de façon anonyme et gratuite, dans un centre de dépistage.

2. Comment se contamine-t-on?
Chez les personnes contaminées, le virus est présent dans le sang, le sperme, les sécrétions vaginales, le sang des règles et le lait maternel. La trans­mission est sanguine et sexuelle. Les poignées de main, l'utilisation d'équi­pements publics (toilettes, douches, pis­cine...), les objets de la vie courante (verres, couverts...) ou les piqûres d'in­sectes ne sont pas contaminants.
Pour pénétrer dans l'organisme, le virus doit trouver une "porte d'entrée": blessure de la peau ou des muqueuses, piqûre par matériel contaminé (seringue de toxicomane), transmission d'une mère contaminée à son enfant pendant la grossesse, transfusion de sang contaminé.

3. Quelles sont les situations "à risque" ?
Il s'agit des relations sexuelles non protégées (hétérosexuelles ou homo­sexuelles) avec pénétration anale ou vaginale, contacts oro-sexuels (fellation, cunnilingus) ou oro-anaux non proté­gés; du partage de seringue et de maté­riel utilisés pour une injection de drogue; de la transfusion sanguine; et de la contamination foetale en cas de grossesse chez une femme contaminée.

4. Injections et prélèvements sont-ils dangereux?
En France, toutes les injections (sous­cutanées, intraveineuses, intramuscu­laires, péridurales,...) pratiquées par les médecins et infirmières et tous les prélèvements sanguins (hôpital, domi­cile, laboratoire d'analyses médicales, cabinet médical ou paramédical) sont réalisés avec du matériel stérile, à usage unique et jetable. Il en est de même du matériel vendu en pharmacie (solutés de perfusions, flacons de médicaments, liquides utilisés pour remplir les seringues). Il n'y a aucun risque de transmission puisque le matériel est, chaque fois, stérile, n'a encore jamais servi et ne servira qu'une seule fois. Après l'administration des traitements comme après chaque prélèvement, aiguilles et seringues sont déposées dans des boîtes sécurisées et suivent un circuit spécifique avant d'être inciné­rées. Ces conteneurs existent dans tous les cabinets, laboratoires, cliniques et hôpitaux.

5. Et le don de sang et d'organes?
Le don de sang est un prélèvement san­guin qui obéit aux mêmes conditions de prélèvement que ci-dessus. Il n'y a donc aucun risque d'être contaminé en don­nant son sang. Parallèlement, toute personne désirant donner son sang, un organe ou du sperme subit un interro­gatoire précis et des tests sanguins de dépistage pour s'assurer qu'elle n'est pas contagieuse.

6. La transfusion sanguine est-elle sans risque?
Depuis l'application obligatoire des nouvelles techniques de stérilisation des produits sanguins, le risque de conta­mination par transfusion est devenu très faible en France; il existe néan­moins. Désormais, avant toute transfu­sion, patients et familles doivent en être avertis par le corps médical; les transfu­sions sont notifiées sur les comptes ren­dus d'hospitalisation et le bulletin d'ad­mission. Ces conditions de sécurité n'existent pas dans de nombreux pays.
Il est donc recommandé d'éviter toute injection avec du matériel "local" ou transfusion lors d'un voyage à l'étranger.

7. Y a-t-il des traitements efficaces?
Les nouveaux traitements ralentissent l'évolution et évitent les infections. Cependant, traiter stabilise seulement la maladie; le patient séropositif est porteur à vie. Traiter ne fait pas dispa­raître le risque de transmission. Toute personne atteinte peut transmettre le virus lors de rapports sexuels non pro­tégés. Le dépistage est essentiel pour bénéficier rapidement d'un traitement comme pour protéger ses partenaires en cas de séropositivité.

8. Guérit-on du sida?
Les progrès thérapeutiques ont amé­lioré le pronostic et la qualité de vie des patients. Malheureusement, on ne sait toujours pas guérir le sida. Les mots d'ordre sont toujours les mêmes: dépis­tage et prévention.

9. Que faire si l'on craint une contamination?
Un accident est toujours possible: oubli ou rupture de préservatif, blessure avec une aiguille d'origine inconnue en jetant ses poubelles ou en marchant pieds nus sur la plage, injection ou transfusion lors d'un séjour à l'étran­ger... Ne vous affolez pas; en cas de plaie, lavez-la immédiatement à l'eau et au savon et désinfectez-la. Rendez vous rapidement (dans les toutes pre­mières heures) dans une consultation de dépistage ou aux urgences d'un hôpital. Le risque est évalué par un médecin spécialisé. S'il est important, un traitement préventif de courte durée est prescrit, de même qu'un test de dépistage. Ce test ne décèle pas la contamination mais précise l'état "de base". Un premier test positif signifie que vous étiez déjà contaminé. Un test négatif est répété plusieurs fois et c'est après plusieurs mois que l'on peut écar­ter le danger. Les traitements préven­tifs ne garantissent pas une protection totale; leur existence ne dispense pas de se protéger. Malheureusement, leur diffusion favorise un certain laisser aller. Beaucoup pensent que se protéger est devenu inutile: en cas de problème, il serait suffisant de consulter rapide­ment pour recevoir un traitement anti­viral! Or, ce dernier est loin de garan­tir l'absence de toute contamination; il diminue le risque sans l'éliminer. Ce comportement négligent fait craindre une nouvelle vague épidémique.

10. Le préservatif est-il toujours d'actualité?
Le rapport sexuel sans préservatif est le principal mode de transmission du virus. Un seul et unique rapport avec une personne atteinte par le VIH suffit. Le risque est encore plus grand au cours du premier rapport sexuel, lors des règles, ou si l'un des partenaires est atteint d'une maladie sexuellement transmissible.
Le préservatif est le seul garant contre une contamination par le VIH. Cette protection doit être maintenue tant qu'une relation stable et durable n'est pas engagée et que les deux partenaires n'ont pas fait chacun un test de dépis­tage. Si l'abandon du préservatif est possible une fois les deux partenaires rassurés, le risque subsiste si l'un des deux a des rapports sexuels non proté­gés avec des personnes au statut sérolo­gique inconnu.
La pilule contraceptive, le stérilet, les ovules et autres moyens de contracep­tion ne protègent ni des MST, ni du sida. Enfin, les traitements dispensés en cas "d'accident" ne garantissent absolu­ment pas la non-transmission du sida. Le préservatif est plus que jamais d'ac­tualité. Tous les préservatifs vendus en France subissent des contrôles de qua­lité établis selon des normes sévères. L'inion NF sur l'emballage est la garantie de cette qualité. Les préserva­tifs s'achètent sans ordonnance, en pharmacie, dans une grande surface, à un distributeur automatique. N'hésitez pas à demander conseil à votre pharma­cien ou à votre médecin. Le préservatif reste la seule arme préventive efficace contre la transmission du sida.
Dr Daniel Le Courtois "BIEN ETRE SANTE"


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